Au départ, il y a un rêve, une idée, un projet. Ensuite nous planifions le projet, puis tout roule (c’est le plateau où, sans avoir à mettre de l’énergie, le projet se déroule bien). Il arrive ensuite un moment, où pour que cela fonctionne encore, je doive remettre de l’énergie, ce n’est plus aussi facile, ni enthousiasmant, cela demande des efforts. Alors je m’aperçois qu’il y a des choses que je ne souhaite plus. Je trie. Enfin cela ne fonctionne plus pour moi. C’est la fin. Cela peut être une petite fin ou une grande fin. On peut alors aller vers une restructuration rapide en suivant les flèches horizontales qui vont nous mener vers un nouveau projet, un nouveau rêve. Mais la plupart du temps, la fin est suivie d’une phase de repli sur soi, cocooning ou dépression. On n’a plus envie de voir les autres, on veut juste être tranquille. On ne va pas bien, mais une réflexion se créé à l’intérieur de nous, parfois encore inconsciente. Notre mental désespère ou réfléchit, fait le point. C’est une phase d’hiver nécessaire à un nouveau départ. Lorsqu’elle est aboutie, nous pouvons aller vers un renouvellement (avoir de nouvelles idées qui commencent à poindre, reprendre des contacts…), puis on commence à tester, à expérimenter jusqu’à ce que le nouveau rêve soit clair.
Cette roue est valable pour tout:
- pour une tâche: j’ai envie de corriger mes copies, je me prépare, je corrige, je commence à en avoir marre, je regarde les copies qui ont peu de feuilles, j’arrête je vais boire un café, je vais me promener puis je regarde les copies qui me restent, j’en corrige une de plus. Je change de lieu ou de stylo, et hop c’est reparti!
- Pour votre vie professionnelle (réarrangement de quelque chose ou fin d’une activité)
- pour votre vie de couple (fin de la relation ou fin d’un fonctionnement dans la relation)
- pour votre vie de famille
- pour votre développement personnel
- pour votre vie sociale
- pour un pays
- pour une civilisation
Il n’y a jamais de ligne droite. Le ligne droite est illusoire: lorsque le cercle est très grand (par exemple sur un très grand nombre d’années par rapport à nous) alors la courbure paraît être une droite, de la même façon que la ligne d’horizon nous parait droite.
On peut facilement avec cette roue définir le concept de crise: c’est la partie qui va de « c’est difficile » (on dit aussi « gérer le marasme »), à la dépression. Chaque étape a son importance, son utilité. Retenez aussi que la grandeur des secteurs de mon dessin est aléatoire. Certains peuvent durer quelques heures, quelques jours, quelques mois…
Comment se servir de cette roue pour mieux vivre nos moments difficiles ? Il suffit de la regarder, de repérer dans quel secteur nous sommes actuellement et quelle est l’énergie de ce secteur. Ainsi nous ne souffrons plus de l’illusion que cela ne doit pas être : C’est là, cela a du sens dans un cycle, et au lieu de lutter contre, nous pouvons nous demander ce qu’il y a à faire, à accepter, à intégrer, ou à transformer suivant le cycle dans lequel on est.
Par exemple en ce moment, je me sens dans une phase de repli sur moi. Je n’ai envie de rien, je me sens fatiguée, je n’ai pas d’énergie… OK ! C’est donc la phase d’hiver: de la méditation, de la tranquillité et je laisse venir ce qui vient, même si je suis morose. J’accueille mes sentiments, Je sais que bientôt j’apercevrai les petits signaux d’un nouveau démarrage. Je vais être attentive à cela. Même si la période vécue peut me paraître lourde, longue, je sais qu’elle s’arrêtera parce que je sais que la roue continue. Alors autant profiter de ce qu’elle apporte, afin d’être prête et en pleine possession de mes moyens pour la phase d’après. C’est très curieux de dire cela, mais parfois, il peut y avoir une espèce de joie profonde à s’autoriser à ne pas aller bien. Un peu comme celle d’un enfant qui a attrapé une maladie infantile et qui a le droit d’être chez lui, dans son lit ou sur le canapé, tranquille, en pyjama…
A contrario, que dès que je me dis « c’est long, cela n’en finit pas, j’en ai marre » une ligne droite infinie se dessine dans ma tête et j’ai l’impression que je ne sais pas comment sortir de cet état. Que j’en suis prisonnière. Qu’il m’est imposé et que je suis impuissante contre cela. Cela va amplifier encore ma tristesse, apporter de la colère.
Voilà, si cet article vous a intéressé, vous pouvez prendre le temps de regarder où vous en êtes dans chaque partie de votre vie et garder ainsi votre bâton de pouvoir en sachant ce qu’il y a à vivre pour vous dans ce moment, pour aller plus vite vers un nouveau rêve!
Je ne résiste pas à vous mettre une dernière citation, que je trouve très belle, d’Epictète :
« Tout est changement, non pour ne plus être, mais pour devenir ce qui n’est pas encore »
Belle réflexion
Blandine