Mercredi 6 décembre : jour de la Saint-Nicolas
Saint Nicolas! C’est le saint patron des enfants, et l’ancêtre du père Noël.
Saint Nicolas est le patron de la Lorraine depuis 1477. Il est donc particulièrement fêté à l’est de la France ainsi qu’à l’est et au nord de l’Europe de la France et l’Italie, jusqu’à la Russie.
Aux Pays-Bas Saint Nicolas part de l’Espagne et revient dans le port le 5 décembre où il distribue des bonbons et des petits cadeaux aux enfants, et bien sûr du pain d’épice ou des brioches. C’est un des pays où il passe le plus tôt, puisque dans la majorité des pays, il passe dans la nuit du 5 au 6 décembre, ou dans la journée du 6 décembre. Toutefois, dans certains pays les festivités durent 15 jours.
En Serbie, Ukraine et Russie, c’est le 19 décembre qu’on le fête.
Comment est née la légende ?
Deux évêques Nicolas de Myre (ou de Bari) et Nicolas de Sion béatifiés et ayant vécus en Licie (maintenant la Turquie, presque en face de Rhodes) ont vu les écrits sur leur vie et leurs cultes fusionner: Au Xeme siècle Saint Nicolas était né. Le saint aurait protégé trois innocents incarcérés, qui sont devenus par la suite trois enfants dans une cuve. Un texte du XIéme siècle relate miracle attribué à Saint Nicolas : il aurait sauvé de la noyade des marins en difficulté dans une mer déchaînée.
La légende :
Trois enfants pénètrent dans la maison d’un boucher qui les découpe en morceaux et les met dans un saloir afin d’en faire du petit salé. Arrive Saint Nicolas sur un âne qui demande l’hospitalité. Il demande à manger du petit salé. L’homme se sachant découvert avoue tout. Saint Nicolas ressuscite les enfants qui ont l’impression de sortir d’un long sommeil, puis repart avec son âne et le boucher habillé d’un manteau à capuche noir qui deviendra le père fouettard (puisqu’il aura comme attribut un fouet). Depuis Saint Nicolas demande aux enfants s’ils ont été sage. Si c’est le cas, il offre des cadeaux dans les chaussons ou les chaussettes que les enfants ont posés devant la cheminée, accompagné d’un plateau où se trouvent des carottes pour son âne, du vin et du pain d’épice.
Extrait du très intéressant article de Audrey Viault sur le blog de Gallica de la Bibliothèque Nationale de France, que je vous invite à aller découvrir :
« Le miracle est illustré, parfois de manière fort simple : trois petits personnages, pouvant être pris pour des enfants, sont représentés sur l’eau salée, dans une barque ayant la forme simple d’un bac, forme pouvant rappeler celle des saloirs.
Nouvelle acquisition française 15942, fol. 18v. Miracle de saint Nicolas : la tempête »
Connaissez-vous la véritable histoire du père fouettard ?
Elle est rapportée par Jean-Claude Baudot, dans son livre le père Noël par le père Noël
« En fouillant dans les archives de la bibliothèque de Metz avec la complicité de la Société Savante du lieu, je suis tombé par hasard sur le journal d’un commerçant du 16ème siècle. Il mentionnait pour la première fois le père fouettard, qui était en fait Charles Quint! C’est un scoop comme disent les journalistes. Voici la véridique histoire de la naissance du Père Fouettard.
En 1553, lors du siège de Metz par Charles Quint, les tanneurs de la ville pour stimuler la résistance des habitants eurent l’idée de personnifier Charles Quint: bonhomme en haillons grotesques et menaçant, armé d’un fouet, il déambulait dans les rues sous les quolibets et les jets de pierres des messins. Le siège fut levé grâce à l’aide du roi de France, juste avant la saint Nicolas. Le 6 décembre, le bonhomme Charles Quint-fouetteur eut l’idée d’accompagner Saint Nicolas dans sa tournée de maison en maison: les parents qui l’invectivaient pour soulager leur agressivité contre l’empereur découvrir qu’il faisait peur à leurs enfants. Au cours de l’année, ils les menaçaient d’être fouetté par Charles Quint s’ils étaient désobéissants. Au fil du temps le souvenir de Charles Quint s’est estompé pour ne laisser subsister que celui, bien réel du père Fouettard«
Dans certaines traditions Saint Nicolas est accompagné d’un diable, dans d’autres d’un homme rustre et sale, un homme des bois ne sachant parler.
Et si je vous proposais une lecture plus symbolique de l’histoire ?
Au-delà de ce que raconte l’histoire, la portée symbolique de Saint-Nicolas et du père fouettard est très importante. Le chiffre trois représente de façon universelle une « totalité ». Par exemple on peut dire que lorsque l’unité se différencie (devient « deux »), cela ne peut se faire sans immédiatement avoir une trinité: Moi, l’autre et l’espace qui nous sépare. De même le chiffre trois peut par exemple représenter les trois parties de la vie humaine : le corps, l’esprit et le divin, ou le matériel, le rationnel et le spirituel.
L’enfant représente l’innocence, l’élan de Vie. Les 3 enfants découpés pourraient donc très bien représenter la fin de l’innocence première: le corps, l’esprit et le divin se séparent en de multiples morceaux dans la matière (ils deviennent de la viande). Mais ils sont gardés dans de l’eau salée qui a le pouvoir symbolique de purifier. Le sel a aussi une représentation symbolique d‘incorruptibilité. Ainsi même si au cours de notre vie, nous oublions notre innocence, notre part divine, « notre visage d’avant notre naissance », nous ne pouvons pas être corrompus véritablement. C’est pourquoi Saint Nicolas peut ressusciter les enfants qui alors, s’éveillent (ils ont l’impression de sortir de leur sommeil). Dans un ouvrage publié en 1260, il est indiqué que Nicolas est un prénom grec venant de níkê « victoire » et laós « peuple », qui signifie « vainqueur des péchés du peuple». N’est-ce pas intéressant ?
Quant au symbole du fouet il est, d’après le dictionnaire des symboles de J. Chevalier et A.Gheerbrant, symbole d’énergie créatrice (on fouette la crème pour en faire du beurre par exemple). On pourrait donc trouver logique qu’un enfant « pas sage », c’est à dire un élan de vie bridé soit « fouetté » ce qui lui permet de retrouver son énergie créatrice première. Ainsi les « enfants sages » (les hommes qui ont fait un travail sur eux-même et ont retrouvé leur innocence première) reçoivent le cadeau de Saint Nicolas : ils s’éveillent, et les enfants « pas sages » (avec un égo, qui ne possèdent pas cette Pure Innocence) sont fouettés (ils doivent encore travailler sur eux-mêmes pour retrouver cette innocence perdue).
D’autre part, il est très intéressant de noter que le fouet est aussi l’attribut d’Hécate déesse représentant la Lune Noire (nouvelle Lune) qui préside à la mort ou à la renaissance, et qui protège la jeunesse et les femmes enceintes.
Nous avons dans ce symbolisme toute la compréhension de Noël qui est déjà là: renaissance des nouveaux « jours », attention portée aux enfants… Cela permet de nous faire prendre conscience de la profondeur extraordinaire de la fête de Noël dans notre psyché.
J’aimerais en profiter pour dire que je trouve toujours intéressant de comprendre le symbolisme des messages pour ne pas les prendre au premier degré ! (fouetter des enfants 😖, c’est Saint Nicolas qui le permet !)

Et vous ? fêtez-vous la Saint Nicolas ? Achetez-vous des pains d’épice représentant Saint Nicolas ?

Merci Blandine, c’est très intéressant !
Le 5 décembre, c’est aussi la sainte-Géraldine ????
Joyeuses fêtes à toi.
Amicales pensées.
Je t’embrasse.
Géraldine
Bonne fête alors :-), et bonne fête à toutes les Géraldine.
Ton calendrier est super intéressant, contente de lire toutes ces explications.
Et oui, j’achete et je mange les St Nicolas…
Merci Viviane. Bisous