Page 21 calendrier de l’avent

Le Père Noël et les cadeaux :

Regardons d’abord du côté de la Scandinavie et de la fête de Yule:

• Selon le linguiste Jean Haudry, Odin descendait sur Terre sur son cheval à huit pattes Sleipnir  pendant la fête de Yule. Il pouvait aussi se déplacer en char tiré par Sleipnir. Représenté comme un vieillard barbu, assis sur son trône, il savait tout du monde grâce à ces deux corbeaux (la mémoire et la pensée), il pouvait juger les gens. Il dispensait des cadeaux (souvent des armes ou des armures) aux personnes qui le méritaient et en avaient besoin. Ces armes, et ces armures étaient fabriqués par des elfes noirs. Selon d’autres sources, c’est Heimdall qui apportait des cadeaux aux enfants. Heimdall (qui serait la représentation du feu domestique)  vit aux confins d’Asgard, le pays des Dieux à côté de l’Arc-en-ciel qui relie Asgard à Midgard (la Terre). Il serait par trois fois descendu sur Terre pour fonder d’abord les serfs, puis les hommes libres, et enfin les jarls (les seigneurs). C’est pourquoi tous les ans il descendait donner des cadeaux aux enfants sages et mettait de la cendre dans les chaussettes des autres enfants.

  

• De même, le Jultomte est un petit homme paré d’une barbe blanche qui  ressemble à un lutin. Il vit dans les fermes , protège les enfants et la maison et vit la nuit. Petit, mais puissant, il était irascible et pouvait jouer de méchants tours. Mais ensuite, après 1840 il s’est mis à distribuer des jouets et friandises aux enfants méritants

  

Et chez nous ?

• Au moyen-âge, il est fait mention d’un « Père Noël » mais c’est surtout Saint-Nicolas, qui apporte les cadeaux, comme nous l’avons vu le 6 décembre.
• Au 17ème siècle, les cadeaux de Noël étaient essentiellement reçus par les enfants des nobles et des rois
• C’est véritablement au XIXe siècle que les cadeaux de  Noël se sont démocratisés, avec l’apparition des Grands magasins (Premier Grand Magasin:  Bon Marché en 1852)

Nous avons vu qu’au solstice d’hiver à Rome des cadeaux étaient distribués. Et au premier jour de l’année, dans le monde grec et romains, des cadeaux étaient échangés pour assurer la prospérité de l’année à venir. A Rome, on offrait au passage de l’an des rameaux coupés  dans le bois sacré de la Déesse Strenia (ou  Strena) qui préside au bien-être et à la bonne santé. C’est de son nom que viennent les « étrennes« . Les étrennes en janvier ont été plus communes que les cadeaux de Noël.

La différence est pourtant importante :

• Pour les étrennes, on sait qui donne les cadeaux.
• Pour Noël, on reçoit des cadeaux sans connaître le donneur, sinon qu’ils viennent du Ciel… Avec le fait que les cadeaux ne sont reçus que par les enfants méritants, cela peut représenter symboliquement le « cadeau » que l’on peut recevoir dans son évolution personnelle si on « travaille » assidûment sur soi, le cadeau de la libération si l’on suit les bonnes pratiques (compréhension, pensée, paroles, actions, moyens d’existence, attention, effort et concentration justes). Dis encore autrement, c’est le don de Jésus pour sauver les hommes.

Recevoir une orange à Noël:

Jusqu’en 1945, l’orange était un cadeau apprécié sous le sapin. On se rappelle que l’orange était un fruit luxueux : avant le train, on ne pouvait les faire venir facilement. Depuis le XVéme siècle, il existait des orangeries dans certains châteaux (Versailles par exemple) et dans certains parcs. L’orange était symbole de richesse, et aussi représentait le Soleil, par sa couleur et sa forme. Au  début donc, seuls les plus riches offraient des oranges. Puis, avec le temps et l’industrialisation, l’orange est devenue un peu plus abordable, mais pas encore courante. Elle reste donc un symbole important de Noël jusqu’en 1945. Ensuite dans les années 50, l’orange se banalise et n’est donc plus vraiment offerte à Noël

Le paquet cadeau :

De tout temps, l’emballage va avec le cadeau. Cela permet d’attiser la curiosité, de remplir un besoin de beauté, de nourrir le rêve et l’imaginaire.

Savez-vous que les premiers cadeaux étaient enveloppés dans du tissus ? Les gens aisés enveloppaient leurs paquets cadeaux avec du tissus recyclés sous forme de papier (souvent rouges, verts et/ou blancs), de la dentelle et des rubans.

Aux Etats-Unis, deux frères étaient à la tête d’une entreprise de cartes postales nommée Hall Brothers. Suite à un incendie de leurs locaux en 1915, et alors qu’ils se rendaient compte que les ventes de cartes diminuaient, ils  achetèrent des pressoirs pour créer eux-même leurs propres cartes de vœux qu’ils mettent sous enveloppe (ayant compris que les personnes souhaitaient plus d’intimité dans leurs échanges). En 1917, pendant la période des fêtes, alors qu’ils sont en manque de vieux vêtements avec lesquels on faisait le papier, ils improvisent et vendent des enveloppes françaises fantaisies. Cela a un tel succès que deux ans plus tard ils créent leur propre rouleau de papier fantasy : le papier cadeau était né.

Ce qui est amusant est que l’on refait de nos jours la route à l’envers. Pour éviter de jeter des papiers nuisibles à l’environnement, on revient au papier kraft, et au tissus recyclable. Les anciennes traditions font surface, notamment le furoshiki (tissus de carré de tissus traditionnel servant à envelopper) qui existe au Japon depuis les années 1600. Il s’agit d’un morceau de tissus dont les couleurs et le décor sont appropriés à la situation et symbolique du message que l’on souhaite faire passer que l’on noue autour de l’objet que l’on souhaite porter ou offrir

Si vous souhaitez vous exercer, il y a de nombreuses vidéos sur youtube. Le ministère de l’environnement du gouvernement a même rendu disponible un aide mémo: