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Page 17 calendrier de l’avent

Dimanche 17 décembre

Et si nous parlions du symbole des plantes de Noël ? Nous avons parlé du poinsettia, mais bien sûr il y a le sapin, le houx, le gui…

Honneur au Sapin de Noël :

L’utilisation de branchages persistants a été utilisé par des hommes du monde entier pour symboliser la vie éternelle, ou le renouveau de la vie.

Lors des saturnales au mois de décembre, les romains décoraient les maisons de branches de Laurier, de buis ou d’olivier et peut-être de houx et mettaient des bougies pour faire fuir les démons.

En Scandinavie, l’épicéa était l’arbre associé au mois de décembre. Lors des fêtes du solstice d’hiver, un épicéa était décoré de fleurs, de fruits secs, et de blés. Dans les  maisons, les personnes disposaient également des branches d’épicéas pour se protéger des mauvais esprits.

crédit photo Monika, Pixabay

En Grèce et à Rome, un culte était voué à Cybèle, déesse personnifiant la nature sauvage et ses saisons. D’après la légende,  son amant Attis devenu fou, s’émascula et mourut sous un Pin. De son sang des violettes apparurent. Cybèle le recouvrit de laine, d’une couronne de violettes et demanda à Zeus/Jupiter de garder le corps intact sans putréfaction. A Rome, au 4ème siècle, une congrégation appelée les dendrophores (porteurs d’arbres) honorait Attis et participait au temple de Cybèle. Les dendrophores vivaient dans une « basilique »  dans laquelle existait un patio intérieur avec un Pin représentant Attis. Sur cet arbre pouvait être pendu des instruments de musique dédiés au culte de Cybèle. Chaque année lors du solstice du Printemps les dendrophores allaient abattre un pin. Ce pin coupé et quelque peu ébranché, était entouré de bandelettes de laine, de guirlandes et de couronnes de violettes représentant  Attis mort. Il était transporté jusqu’au temple de Cybèle où il était dressé. La cérémonie duraient plusieurs jours avec des lamentations des jeûnes et des scarifications (en rappel  du sang coulé d’Attis) puis la fête et de grands repas  après l’équinoxe de printemps alors que les jours deviennent plus grands que les nuits. Le pin coupé était alors descendu sous le temple de Cybèle où il y restait un temps, peut-être 1 an avant d’être coupé.

Une légende raconte qu’au VIème siècle, Saint Colomban, un moine Irlandais ayant fondé un monastère à Luxeuil, avait repéré un sapin faisant l’objet d’un culte paien. Il partit avec les moines de son abbaye pour y  accrocher des lanternes représentant une croix.

Au moyen-âge les « sapins de Noël » apparaissent dans les pays germaniques (est de la France comprises, notamment l’Alsace). D’abord au centre des villes et des villages, il est ensuite introduit dans les maisons : au départ des branches décorées et pendues au plafond, puis l’arbre entier. Les hommes le décorent de pommes rouges pour symboliser l’arbre du Paradis et le fruit de la tentation. Au XIVe siècle il est décoré de pommes rouges, d’oublies (gâteaux du moyen-âge qui représentent les hosties) et de l’étoile de Bethléem.

En 1419, la confrérie des garçons boulangers offrit un sapin décoré avec des bretzels à l’hôpital du Saint Esprit de Fribourg-en-Brisgau  (G. Leser, Noël-Wihnachte en Alsace)

En Alsace, et plus particulièrement à Sélestat, le sapin de Noël détient une place d’honneur. La ville détient le livre dans lequel il y a  la première mention écrite de l’arbre de Noël, précieusement conservée à la Bibliothèque Humaniste:  En 1521, le comptable de la ville de Sélestat inscrit dans le livre des comptes de la ville une dépense de 4 schillings pour rémunérer les gardes forestiers, chargés de surveiller les sapins de la forêt communale. Il ajoute que les habitants de la ville pourront prélever gratuitement un sapin, afin de le décorer «comme cela se pratique depuis des temps immémoriaux… ».

Au cours des siècles, et suivant les pays, les pommes furent petit à petit remplacées par des boules rouges; des décorations de papiers de couleur furent ajoutées. On dit que ce serait Luther qui en voyant le ciel étoilé aurait eu l’idée d’accrocher des lumières dans le sapin. Au départ les personnes mettaient de la cire dans des coquilles de noix avec une petite mèche qu’elles accrochaient ou déposaient dans l’arbre.

En France, Marie Leszczynska, fille du duc de Lorraine et épouse polonaise de Louis XV, aurait fait installer un sapin à Versailles en 1738. Puis avec la guerre de 1870, la tradition du sapin de Noël se propagea dans toute la France.

En Amérique le sapin y arriva au XIXème siècle avec les vagues migratoires allemandes et hollandaises. Comme le sapin fut essentiellement utilisé par les protestants (les catholiques développant la crèche), le Vatican n’accepta un arbre de Noël en sa cité qu’en 1982 !

Crédit photos ;cherylkcantu, Pixabay
Oublie reconstituée d'après le dessin du "gaufrier" en fer crédit photo : Morburre - Own work, CC BY-SA 3.0, wikimedia
Distribution de cadeaux de Noël devant un sapin dans un salon bourgeois par Nikolaus Hoffman (1740-1823). Dans le salon d'une famille bourgeoise, une femme en longue robe blanche avec une ceinture rouge, couronnée à l'instar du Christ-Roi et accompagnée d'un personnage bossu et masqué, Knecht Ruprecht, désigne deux jeunes enfants et, de la main gauche, un enfant en pleurs, consolé par une servante. À l'arrière d'une table où sont disposés deux poupées, des jouets et des fruits, un grosse branche de pin trône, décorée de bougies, de boules ou de fruits et d'une figure d'ange. Ce tableau constitue l'un des premiers exemples de la coutume du sapin de Noël décoré et de la célébration de Noël en tant que fête familiale domestique avec des cadeaux pour les enfants. Nikolaus Hoffmann - https://nordhessen-journal.de/mhk-veranstaltungen-vom-03-bis-zum-09-dezember-2018-mit-ausgewaehlten-informationen/

Le savez-vous ? En Grèce c’étaient des bateaux qui étaient illuminés, en l’honneur de Saint Nicolas qui protégeait les marins

L’origine du sapin de Noël remonte donc pratiquement au berceau de l’humanité, et ce dans toutes les cultures. Seule la forme change. Branches, arbres,vrai sapin, faux sapin, sapin stylisé, je me demande ce que deviendra notre sapin de Noël dans plusieurs siècles ? L’important c’est le message qu’il transporte depuis les temps les plus anciens : un message de renaissance au niveau des saisons, comme au niveau de notre être intérieur…

N’hésitez pas à partager votre photo de votre sapin de Noël

Crédit photo Jenny Bayon, Pixabay
Crédit photo : Franche Com

3 réflexions au sujet de “Page 17 calendrier de l’avent”

  1. Merci pour toutes ces nouvelles informations !
    Je trouve aujourd’hui intéressant de voir toutes les photos de sapins de Noël qui sont différents les uns des autres. Pour ma part je préfère les sapins naturels car j’adore leur odeur qui rajoute à l’esprit.

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