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La roue du changement

J’ai récemment évoqué dans un article précédent, le mal-être causé par une généralisation inconsciente des phénomènes. Cette généralisation va souvent de pair avec une vision linéaire des choses.

Par exemple, lorsque je demande à quelqu’un: « comment est votre moral en fonction du temps, depuis que cela ne va pas ?« , j’ai un dessin avec des courbes qui peut ressembler à cela :

Au départ, la personne va montrer avec des courbes les fluctuations passées de son moral (en rouge), et lorsque je lui demande comment elle voudrait que cela soit à partir d’aujourd’hui, je vais avoir alors des portions de droite qui montent ou restent stable au cours du temps. C’est ce que l’on voudrait tous n’est-ce pas ? Mais malheureusement cela n’est pas possible. Le fait, lorsqu’on ne va pas bien, de tourner son espoir vers un moral toujours au beau fixe, alors même qu’une partie de nous sait que cela n’est pas possible (inconsciemment, nous savons très bien que la courbe ne peut pas que monter, ni même rester constante) rajoute une souffrance supplémentaire à ce que l’on vit. Où est l’espoir ? Est-ce que je vais toujours vivre avec le moral dans les chaussettes ? Il n’y a rien à faire qu’à subir ? Généralisation dans le positif, comme dans le négatif, peut-être l’avez-vous lu dans mon précédent article : la généralisation entre utilité et souffrance

Depuis des millénaires, nous avons entendu des phrases telles que « tout est changement », « tout est impermanent » (une des trois caractéristiques de l’existence dans le bouddhisme). Une citation est souvent citée :

« Il n’est rien de constant si ce n’est le changement »

Socrate aurait cité:

« Héraclite dit que toute chose se meut et que rien n’est stable »

et Arnaud Desjardins :

« La vie s’exprime dans une séquence perpétuelle de changements. La naissance de l’enfant est la mort du bébé, tout comme la naissance de l’adolescent est la mort de l’enfant »

Bref, on sait que la roue tourne, qu’après l’hiver vient le printemps etc etc… mais comment aller mieux ? Ces belles pensées ne suffisent pas forcément à nous sentir plus serein.e.

Le changement est vu dans notre imaginaire collectif sous la forme d’un cycle. L’arcane X du tarot de Marseille est la roue de la fortune (image en haut) et représente cette notion inéluctable du changement qui arrive à un moment donné d’une situation

La « roue du changement » établie par le philosophe, écrivain, formateur et coach Frederic M. Hudson (1934-2015) est un outil pour avoir une vision qui nous aide et nous apporte plus de bien-être. Hudson a découpé ce cycle en plusieurs « parts » qui se vivent toutes:

la roue de Hudson

Au départ, il y a un rêve, une idée, un projet. Ensuite nous planifions le projet, puis tout roule (c’est le plateau où, sans avoir à mettre de l’énergie, le projet se déroule bien). Il arrive ensuite un moment, où pour que cela fonctionne encore, je doive remettre de l’énergie, ce n’est plus aussi facile, ni enthousiasmant, cela demande des efforts. Alors je m’aperçois qu’il y a des choses que je ne souhaite plus. Je trie. Enfin cela ne fonctionne plus pour moi. C’est la fin. Cela peut être une petite fin ou une grande fin. On peut alors aller vers une restructuration rapide en suivant les flèches horizontales qui vont nous mener vers un nouveau projet, un nouveau rêve. Mais la plupart du temps, la fin est suivie d’une phase de repli sur soi, cocooning ou dépression. On n’a plus envie de voir les autres, on veut juste être tranquille. On ne va pas bien, mais une réflexion se créé à l’intérieur de nous, parfois encore inconsciente. Notre mental désespère ou réfléchit, fait le point. C’est une phase d’hiver nécessaire à un nouveau départ. Lorsqu’elle est aboutie, nous pouvons aller vers un renouvellement (avoir de nouvelles idées qui commencent à poindre, reprendre des contacts…), puis on commence à tester, à expérimenter jusqu’à ce que le nouveau rêve soit clair.

Cette roue est valable pour tout:

  • pour une tâche: j’ai envie de corriger mes copies, je me prépare, je corrige, je commence à en avoir marre, je regarde les copies qui ont peu de feuilles, j’arrête je vais boire un café, je vais me promener puis je regarde les copies qui me restent, j’en corrige une de plus. Je change de lieu ou de stylo, et hop c’est reparti!
  • Pour votre vie professionnelle (réarrangement de quelque chose ou fin d’une activité)
  • pour votre vie de couple (fin de la relation ou fin d’un fonctionnement dans la relation)
  • pour votre vie de famille
  • pour votre développement personnel
  • pour votre vie sociale
  • pour un pays
  • pour une civilisation

Il n’y a jamais de ligne droite. Le ligne droite est illusoire: lorsque le cercle est très grand (par exemple sur un très grand nombre d’années par rapport à nous) alors la courbure paraît être une droite, de la même façon que la ligne d’horizon nous parait droite.

On peut facilement avec cette roue définir le concept de crise: c’est la partie qui va de « c’est difficile » (on dit aussi « gérer le marasme »), à la dépression. Chaque étape a son importance, son utilité. Retenez aussi que la grandeur des secteurs de mon dessin est aléatoire. Certains peuvent durer quelques heures, quelques jours, quelques mois…

Comment se servir de cette roue pour mieux vivre nos moments difficiles ? Il suffit de la regarder, de repérer dans quel secteur nous sommes actuellement et quelle est l’énergie de ce secteur. Ainsi nous ne souffrons plus de l’illusion que cela ne doit pas être : C’est là, cela a du sens dans un cycle, et au lieu de lutter contre, nous pouvons nous demander ce qu’il y a à faire, à accepter, à intégrer, ou à transformer suivant le cycle dans lequel on est.

Par exemple en ce moment, je me sens dans une phase de repli sur moi. Je n’ai envie de rien, je me sens fatiguée, je n’ai pas d’énergie… OK ! C’est donc la phase d’hiver: de la méditation, de la tranquillité et je laisse venir ce qui vient, même si je suis morose. J’accueille mes sentiments, Je sais que bientôt j’apercevrai les petits signaux d’un nouveau démarrage.  Je vais être attentive à cela. Même si la période vécue peut me paraître lourde, longue, je sais qu’elle s’arrêtera parce que je sais que la roue continue. Alors autant profiter de ce qu’elle apporte, afin d’être prête et en pleine possession de mes moyens pour la phase d’après.  C’est très curieux de dire cela, mais parfois, il peut y avoir une espèce de joie profonde à s’autoriser à ne pas aller bien. Un peu comme celle d’un enfant qui a attrapé une maladie infantile et qui a le droit d’être chez lui, dans son lit ou sur le canapé, tranquille, en pyjama…

A contrario, que dès que je me dis « c’est long, cela n’en finit pas, j’en ai marre » une ligne droite infinie se dessine dans ma tête et j’ai l’impression que je ne sais pas comment sortir de cet état. Que j’en suis prisonnière. Qu’il m’est imposé et que je suis impuissante contre cela. Cela va amplifier encore ma tristesse, apporter de la colère.

Voilà, si cet article vous a intéressé, vous pouvez prendre le temps de regarder où vous en êtes dans chaque partie de votre vie et garder ainsi votre bâton de pouvoir en sachant ce qu’il y a à vivre pour vous dans ce moment, pour aller plus vite vers un nouveau rêve!

Je ne résiste pas à vous mettre une dernière citation, que je trouve très belle,  d’Epictète :

« Tout est changement, non pour ne plus être, mais pour devenir ce qui n’est pas encore »

Belle réflexion

Blandine

4 réflexions au sujet de “La roue du changement”

  1. Merci tout plein pour cet article……je le trouve si pertinent au regard de mes états d’âme……je viendrai en Franche Comté en mai ou juin……j’aimerais te voir……

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