La Programmation Neuro-Linguistique
Le Contexte
De 1942 à 1953 un groupe interdisciplinaire de chercheurs en mathématiques, physique, neurologie, anthropologie, économie, psychologie et psychiatrie, philosophie…se retrouvent lors de conférences sur la compréhension du fonctionnement de l’esprit. Ce sont les conférences Macy, se déroulant à New-York. Elles seront à l’origine du courant cybernétique, des sciences cognitives et des sciences de l’information. La première conférence a pour sujet l’Hypnose. Milton Erickson et Grégory Bateson y participent. Au cours des conférences, Bateson rencontrera le mathématicien Norbert Wiener qui fonde la science du contrôle des systèmes vivants en 1948 : la cybernétique
Le psychiatre Don Jackson, qui s’intéresse à la thérapie familiale, fonde avec d’autres, en 1958, le « Mental Research Institute » qui se situe dans la ville de Palo-Alto en Californie et regroupe un nombre impressionnant de chercheurs pluridisciplinaires sur les questions de la communication, des interactions dans un groupe (théorie systémique), et de l’apparition de troubles psychologiques. Les chercheurs et thérapeutes Grégory Bateson (anthropologie, psychologie, épistémologie), Virginia Satir (thérapie familiale), Jay Haley (thérapie familiale), John Weakland (anthropologue) et Paul Watzlawick (communication) entre autre y travaillent. De 1953 à 1960, Milton Erickson travaille fréquemment avec le groupe de Palo-Alto.
A la même date, l’ingénieur en génie électrique et mathématicien Claude Shannon qui a travaillé en cryptologie publie « A mathématical théory of communication« . Il développe une théorie de l’information qui définit la communication comme un transfert d’information entre un émetteur et un récepteur. Il y distingue 3 parties : l’émission, la réception, et la transmission entre les deux susceptible d’incorporer « du bruit ».
En 1951 Fritz Perls qui se trouvait à New-York coécrit les fondements de la Gestalt-thérapie dans Gestalt Therapy: Excitement and Growth in the Human Personality. C’est une thérapie qui permet d’augmenter le champ de conscience des individus. Elle fait partie des thérapies brèves et systémiques, s’occupant plus de ce qui est vécu dans l’instant présent par un individu dans un système donné, que de la cause initiale du trouble. En 1960, Fritz Perls rejoint la Californie.
On assiste donc à la fois :
- au développement de la compréhension du cerveau (l’utilisation de l’IRM in vivo date de 1976),
- au développement des thérapies brèves, systémiques, où la communication entre les différentes parties d’un système sont étudiées (que ce soit dans la thérapie familiale avec Virginia Satir, ou dans l’hypnose Ericksonienne ou Milton Erikson travaille en permanence sur l’influence patient/thérapeute, ou la Gestalt-thérapie de Perls)
- au développement de la science de la communication, de l’information et de la cybernétique
En 1973, John Grinder, linguiste, et Richard Bandler, mathématicien et psychothérapeute se rencontrent (université de Santa Cruz, Californie) et fondent la Programmation Neuro-Linguistique ou PNL. Leur étude porte sur la communication utilisée par trois thérapeutes d’excellence : Fritz Perls, Virginia Satir et Milton Erickson. Pour ce faire, pendant trois ans, ils vont filmer leurs sessions de psychothérapie, étudier et décrypter leurs croyances, leurs comportements, leurs langage. La PNL, va donc reprendre: la vision systémique, les stratégies d’exploration du monde de l’autre, l’aptitude a entrer en communication avec une personne, le recadrage des difficultés, la focalisation de l’attention sur ce qui se passe ici et maintenant, l’hypnose conversationnelle, l’ancrage, etc.
Qu'est-ce que la PNL exactement ?
La Programmation Neuro-Linguistique est une étude phénoménologique (Observation et description des phénomènes et de leurs modes d’apparition, considéré indépendamment de tout jugement de valeur -définition donnée par le CNRTL) du fonctionnement psychologique et linguistique d’une personne. Elle vise à décrypter la programmation inconsciente du fonctionnement des personnes, et comment cela influe leur comportement et leur communication. Elle montre les relations entre les croyances de la personne, ses aspirations, son comportement, ses capacités et sa communication avec le monde. Elle permet de comprendre comment on fonctionne, en tant qu’individu et au sein d’un groupe.
Pour ce faire, elle a identifié des « outils » qu’elle met au service des thérapeutes, coachs, pédagogues, et de tous les métiers ou le relationnel et/ou le travail sur soi est important. En utilisant ses outils, la PNL nous permet de viser des états d’excellence.
Les présupposés de la PNL
- La carte n’est pas le territoire : Personne ne peut dire ce qu’est le monde. Tout ce que nous en savons, c’est comment nous percevons le monde à travers nos sens. Nous savons que les animaux ne perçoivent pas le même monde que nous (une chauve-souris a une autre perception du monde que nous), mais nous croyons généralement que tous les hommes ont la même carte du monde. Cela est faux. Chaque personne a sa propre carte du monde. Si deux personnes ont une carte semblable, ils se comprennent. Si deux personnes ont des cartes très différentes, ils ont du mal à se comprendre. Aucune carte n’est meilleure qu’une autre. Le but est d’agrandir la sienne, pour s’adapter à celle de l’autre
- Chaque comportement a une intention positive. Par exemple je peux avoir envie de fumer parce que j’ai besoin de « souffler » dans ma vie. De respirer. Il est donc important de trouver l’intention positive, de la garder, tout en changeant le comportement dont on veut se débarrasser.
- Chacun possède les ressources nécessaires pour changer et atteindre son objectif. La PNL travaille sur la modélisation de comportements. En adoptant le bon modèle, nous pouvons tous réussir.
- Il n’y a pas d’échec. Il n’y a que des apprentissages.
En écrivant cette page, je me rends compte des relations, des rencontres qu’il a fallu pour apporter au monde les outils dont je me sers au quotidien. J’ai une immense gratitude pour tous ces chercheurs qui, a un instant donné, se sont enrichis mutuellement, par leurs réflexions, qu’ils aient été d’accord ou non. Je suis émerveillée par le mouvement de la Vie qui fait émerger à un moment précis une connaissance nouvelle, quel qu’en soit le domaine d’activité !
